vendredi 13 février 2009

Interview pour Sud Ouest

« On peut faire aussi bien que les "caca-pipi" de certains artistes contemporains qui ne savent rien faire d'autre », s'emporte Grzegorz Rosinski. « Il ne faut pas que les dessinateurs aient honte du marché de l'art ». Un rien réac, le père de Thorgal ? Pas du tout ! Le dessinateur polonais est juste un amoureux du dessin.

Le dessin par ordinateur, il ne connaît pas. « Il n'y a pas d'âme, ni le coeur de l'auteur. » Et même s'il confesse qu'il pourrait l'utiliser dans le cas d'une histoire futuriste, Rosinski préfère les méthodes artisanales. « Mon meilleur outil, ce sont mes doigts. J'aime toucher la matière, détaille-t-il. Même si le but d'une BD est d'être imprimée, et que la réduction tue la matière, je travaille toujours sur des grands formats. »

Des planches originales qui ressemblent en fait à de véritables tableaux d'artistes. Lui-même le reconnaît ; son travail a changé depuis quelques années : « Je peins... Mais, je ne dessine plus. » Un peu étonnant pour celui qui vient pourtant de voir éditer le 31e épisode de sa fresque viking (« Le bouclier de Thor », édité au Lombard). « Je crois que j'ai fait le tour du dessin et je veux maintenant expérimenter de nouvelles choses. Je trouve idiote l'expression sportive qui veut que l'on ne change pas une équipe qui gagne. »

L'importance du Comte

Si Thorgal est le fils prodigue de la maison Rosinski, l'auteur reste très attaché à un autre de ses personnages, le Comte Skarbek. C'est en fait avec cette série en deux épisodes située dans le Paris de l'époque romantique que le dessinateur a commencé à peindre. « Je m'attache plus à l'ambiance qu'aux détails. J'essaye de faire rêver en suggérant les choses. »

Et depuis, l'artiste né à Stalowa Wola suggère plus qu'il ne représente. « Je travaille sur les lumières et les couleurs... Comme une scène de théâtre en fait. »

Article rédigé par Benjamin Ferret, pour le compte du quotidien SudOuest

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